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Quand le spatial se met au service de l’agriculture

Retrouvez ma tribune parue dans le Journal Euractiv – 07/03/2017 :

Alors qu’un nouveau satellite (Sentinel 2-B) a été lancé le 7 mars depuis le Centre Spatial Guyanais pour compléter la constellation des satellites déjà en orbite de Copernicus, programme de l’UE d’observation de la terre, l’eurodéputé Éric Andrieu souligne le potentiel de la politique spatiale de l’Union au service du secteur agricole européen.

Eric Andrieu est eurodéputé, membre de la délégation socialistes française et de la commission agriculture du Parlement européen. Il est en charge de l’agriculture dans l’équipe du candidat à la présidentielle Benoît Hamon.

L’Europe spatiale peut se targuer d’un nouveau succès ! Le lancement et la mise en orbite réussis du satellite Sentinelle 2-B, dans le cadre du programme Copernicus, qui vise à doter l’Europe d’une capacité opérationnelle et autonome d’observation de la Terre est une réussite.

Cet évènement est une bonne nouvelle. Il illustre l’excellence scientifique et industrielle européenne dans le domaine spatial. Les perspectives de retombées très « terre à terre » du programme Copernicus, bien que méconnues, sont fort prometteuses pour un certain nombre de secteurs et en particulier pour l’agriculture.

Le déploiement du programme Copernicus va en effet changer la donne pour les agriculteurs. Tout d’abord parce que les images des satellites Copernicus sont distribuées gratuitement à tous. C’est idéal pour « démocratiser » encore davantage l’accès à l’imagerie satellitaire, y compris dans des exploitations de faible taille, alors que seulement 20 000 agriculteurs français ont recours aujourd’hui à des services issus de l’imagerie satellitaire européenne. En complétant son jumeau Sentinel 2-A lancé en juin 2015, le satellite Sentinel 2-B va par ailleurs permettre une distribution plus rapide d’images et avec une meilleure résolution, notamment par rapport aux programmes américains d’observation de la terre. Ce sont donc de nouveaux services, plus fiables et plus précis, qui vont pouvoir être développés sur la base des instruments embarqués à bord de Sentinel-2A et 2B. Par exemple pour déduire plus précisément la teneur en chlorophylle et la végétation sénescente, ou encore en matière de gestion de l’irrigation.

À horizon 2020, outre le programme Copernicus, le système Galiléo garantira également une qualité de services accrue pour les agriculteurs, aujourd’hui tributaires du GPS pour un certain nombre d’applications, comme l’arpentage des parcelles ou encore le guidage des tracteurs ou des motoculteurs.

La Commission doit maintenant mettre l’accent sur « l’utilisateur », et s’assurer que les agriculteurs recourent bien aux données spatiales issues des programmes Galileo et Copernicus. Beaucoup doit encore être fait, mais le soutien au développement à l’adoption et à l’utilisation des applications spatiales est d’ores et déjà un axe fort de la récente « Stratégie spatiale pour l’Europe » publiée en octobre dernier.

Cette même stratégie spatiale, qui a dessiné les contours de la politique spatiale de l’UE pour les dix ans à venir, a mis en avant – et c’est une première- la plus-value des communications par satellite pour « favoriser une connectivité omniprésente dans tous les États membres ».

Pour les communautés agricoles, l’accès à la connectivité, à des coûts non-prohibitifs, constitue tout autant un moyen pour faciliter les échanges et la communication qu’un facteur de réduction de la pénibilité du travail et d’amélioration de la performance économique et environnementale. Cette accélération nous oblige à anticiper la question du progrès social et de l’emploi sur les territoires. Il est effectivement urgent de réfléchir à l’utilisation du satellite, en complément des technologies terrestres, pour offrir des solutions aux questions que se posent les agriculteurs en terme de revenus, d’emplois et de territoires, en terme environnemental et climatique et de qualité alimentaire.

À l’approche des négociations sur le cadre-financier pluriannuel post-2020, je crois essentiel de lier la politique spatiale avec la politique agricole et rurale de l’Union, entre lesquelles tant de synergies se dessinent. Les politiques spatiales doivent être au cœur du futur modèle agricole !

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