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Sylvie Goulard à la Commission européenne : quel programme compte-elle mettre en œuvre ?

C’est donc après le dernier jour possible que la candidate française à un poste de commissaire européenne a été désignée ; nous félicitons Sylvie Goulard pour cette nomination.

Avec un tel calendrier, alors que les négociations sur les portefeuilles sont déjà bien avancées, c’est un risque inutile pris par le président de la République française quant à l’influence de la France sur la scène européenne. Cela alors que des Commissaires désignés sont contraints de refuser le poste proposé par Mme von der Leyen compte-tenu du portefeuille proposé, qui ne correspond pas à leurs compétences.

Le choix interroge également : si nul ne conteste la maîtrise des dossiers européens par Sylvie Goulard, correspond-elle aux enjeux quand on se souvient qu’elle fut au Parlement européen la thuriféraire du « six-pack », un ensemble de cinq règlements et d’une directive entrés en vigueur le 13 décembre 2011.

Ce six-pack – que nous avons combattu – est co-responsable de la situation économique dans laquelle nous nous trouvons, car il impose toujours plus d’austérité. Cet ensemble de textes a étouffé la croissance, détruit des emplois et empêché une véritable reprise de l’activité économique. Tout cela a rendu impossible le retour à l’équilibre des finances publiques, tout en étant socialement injuste : les travailleurs, les retraités et les chômeurs ont subi de plein fouet ces mesures, quand les responsables de la crise multiplient, encore aujourd’hui, les bénéfices.

À l’époque, nous avions proposé une stratégie différente pour résoudre durablement la crise dans la zone euro, notamment un pacte européen pour la croissance et l’emploi, une gouvernance économique démocratique, un véritable budget européen, etc.

Cette nomination va en outre à contre-courant de l’évolution de la Commission européenne qui réalise enfin que les politiques économiques menées ont constitué un échec : cette dernière souhaite en effet à présent assouplir les règles budgétaires de la zone euro, notamment en modifiant le pacte de stabilité et de croissance. Elle réalise ainsi, dix ans après nos alertes répétées, que ces règles ont abouti à des politiques budgétaires procycliques dangereuses, non seulement pour notre économie, mais in fine pour notre démocratie.

À l’époque, nous dénoncions la « saignée » comme politique économique. Les mêmes médecins seront-ils capables d’admettre leurs erreurs et de faire autrement ?

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