Les eurodéputés socialistes Eric Andrieu et Jean-Paul Denanot s’inquiètent des conséquences du Brexit pour les agriculteurs européens et appellent les 27 à ne pas sacrifier l’agriculture européenne sur l’autel des futures négociations avec le Royaume-Uni.
Bruxelles – La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aura des conséquences pour les agriculteurs britanniques mais aussi pour les agriculteurs européens. Pour les eurodéputés socialistes Eric Andrieu et Jean-Paul Denanot, membres de la Commission Agriculture du Parlement européen : « Le budget de la Politique agricole commune (PAC), déjà sous pression, le sera encore davantage avec la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne. L’agriculture risque d’être le secteur le plus touché par le Brexit. »
Pour Jean-Paul Denanot: « Cette sortie génèrera un manque à gagner annuel de près de 5 milliards d’euros. Le financement de la future politique agricole commune dépendra essentiellement de la volonté des États membres d’augmenter leurs contributions pour compenser ce différentiel alors que les défis à prendre en compte sont majeurs : alimentaire, climatique, sanitaire, maintien d’une ruralité vivante. Avant d’indiquer : « La France qui finance déjà la ristourne britannique – qui bientôt n’existera plus – à hauteur de 1.6 milliard, aura la possibilité d’en réinjecter une partie pour compenser la perte de ces 5 milliards, mais elle ne pourra pas être isolée dans cet effort. »
De son côté, Eric Andrieu estime que « les conséquences commerciales du Brexit risquent d’être plus importantes que les conséquences budgétaires. Le Brexit signifie la sortie du Royaume-Uni du marché intérieur et pose du même coup la question de l’accès de nos produits agricoles au marché britannique. Or, 90% des importations agroalimentaires britanniques (57 milliards d’euros par an) proviennent des Vingt-sept. [1]
Pour l’eurodéputé de l’Aude, « le Brexit pose, par ailleurs, la question du devenir des contingents agricoles dans les accords de libre-échange signés par l’Union européenne et que devra reprendre à son compte le Royaume-Uni. Enfin, nous devons anticiper le nouveau statut de la Grande-Bretagne dans l’OMC, mais aussi la future politique agricole britannique et nous assurer qu’elle ne créera pas une concurrence déloyale pour les producteurs de l’Union européenne. »
« L’agriculture a toujours été un sujet de tension entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne. Les négociations risquent d’être longues et difficiles ! » préviennent Eric Andrieu et Jean-Paul Denanot.
Contact presse :
Bureau Eric Andrieu : Raphaël Delarue, + 32 486 359 463
Bureau Jean-Paul Denanot : Julie Chupin : + 32 2 28 47 213
[1] Le Royaume-Uni représente 10 % (5,5 milliards d’euros) des exportations agro-alimentaires françaises.