Le constat s’impose : les États membres piétinent dans l’élaboration du cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027 ; à ce jour, les discussions qui fâchent n’ont toujours pas commencé. Les eurodéputés français du groupe S&D souhaitent que les négociations s’accélèrent et que la question – centrale – des budgets alloués aux différents programmes soit enfin discutée.
Pierre Larrouturou, eurodéputé français du groupe S&D pressenti pour rejoindre la commission des budgets, juge « le Conseil européen en décalage total avec les urgences climatiques, écologiques, sociales et économiques du moment. Il faut arrêter de faire les fonds de tiroir, et donner à l’Union européenne les moyens de faire face aux attentes des citoyens ».
La délégation française du groupe S&D appelle de ses vœux un budget européen renforcé, alimenté par de nouvelles ressources propres. « Il est temps de faire cesser le jeu des égoïsmes nationaux, qui se fait au détriment de l’intérêt européen commun. En 30 ans, le taux moyen d’impôt sur les bénéfices a été divisé par 2 en Europe alors que les bénéfices explosent. Continue-t-on le dumping, ou décide-t-on de créer un impôt européen sur les bénéfices, comme le proposait déjà Jacques Delors il y a 20 ans ? Impôt sur les bénéfices à l’échelle européenne, taxation des GAFA, taxe sur les transactions financières, taxe sur les plastiques, émissions de CO2 : les moyens sont là, seule manque la volonté politique ! » affirme l’eurodéputé.
Si renforcer les moyens de l’Union européenne est la mère de toutes les batailles, se pose ensuite la question de l’utilisation de ces fonds. Nous préconisons la création d’un vrai budget climat doté de 100 milliards d’euros par an. Les politiques historiques – la cohésion et l’agriculture – doivent être au service de la transition vers un modèle de développement européen durable. Nous appelons également à la création d’un fonds de transition juste pour soutenir les travailleurs touchés par le basculement vers de nouveaux modes de production.
« Il faut être clair : nous n’hésiterons pas à voter contre un budget qui ne serait rien de plus qu’un pistolet à eau face à l’incendie qui nous encercle » conclut Pierre Larrouturou.