Madame la Présidente, parce qu’on combine de moins en moins de budget avec de plus en plus d’attentes, on obtient de plus en plus de déception et de moins en moins d’Europe. Voici la situation dans laquelle nous sommes, alors qu’il faudrait davantage d’Europe pour amener plus d’efficacité, plus de cohésion et améliorer le quotidien des citoyens européens.
Mais pour faire plus d’Europe, nous avons besoin d’investir dans cette Europe. Or force est de constater que c’est l’inverse qui est en train de se produire. Le pacte vert européen et le mécanisme pour une transition juste dont on attend tant de choses sont sabordés dès le départ, et avec eux la politique de cohésion et la future politique agricole commune, qu’il nous faudra réformer à l’aune du réchauffement climatique. Oui, car le réchauffement planétaire est bien là, bien réel, et le pacte vert doit être une réelle opportunité pour changer profondément le modèle économique.
Dans ce contexte, il est déterminant d’associer l’agenda des ressources propres à celui du pacte vert. L’Europe doit se donner les moyens de se réformer, mais je constate que, malgré le soutien de la Commission dans ce combat, le Conseil n’est pas à la hauteur de la tâche de l’intérêt général, l’intérêt général se trouvant souvent subordonné aux intérêts particuliers. Alors j’en appelle à la présidence du Conseil. L’heure n’est plus à l’égoïsme, ni à faire la somme des intérêts particuliers, ni aux retouches cosmétiques ou à de petites mesures qui ne règlent que les petits problèmes de conscience. L’heure est à une vraie ambition européenne. Il y a des actions concrètes pour redresser la barre et se donner les moyens. Et ces moyens, c’est d’abord obtenir un cadre financier et un budget à la hauteur de cette ambition.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil, arrêtez de jouer les petits bras! À ce niveau de pouvoir et eu égard aux attentes légitimes des citoyens européens comme à l’urgence de la situation, ce n’est plus acceptable – c’est même aujourd’hui irresponsable.