Le Parlement européen a tenu un débat le mardi 10 mars sur l’épidémie du coronavirus, tout comme les chefs d’États et de gouvernements réunis pour des réunions extraordinaires sur le COVID-19.
Nous saluons les professionnels de santé qui se battent au quotidien contre le virus auprès des patients et avons une pensée émue pour les victimes et leur famille.
La priorité immédiate est de développer une approche commune au niveau de l’Union pour garantir une réponse coordonnée, proportionnée et efficace face au virus. La Commission européenne avait réagi dès janvier, en déclenchant le mécanisme de protection civile pour rapatrier les Européens de Chine. Elle a également débloqué plus de 100 millions d’euros en faveur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) afin que celle-ci puisse aider les pays au système de santé fragile face à l’épidémie.
Outre les débats sur les mesures de santé publique à prendre pour protéger les Européens, l’épidémie actuelle nous interroge sur ses répercussions sociales, économiques et industrielles. Les bourses européennes essuient de lourdes pertes car elles anticipent une récession économique d’ampleur. Il est urgent de développer au niveau européen des outils qui protègent l’emploi des salariés ainsi que les PME.
L’Union européenne souffre de la mise à l’arrêt de la Chine et des perturbations dans les chaines de production. Cela se traduit notamment par un manque d’approvisionnement en matière de médicaments. Nous ne pouvons pas accepter une telle dépendance à la production d’un seul pays. C’est une menace grave à notre sécurité sanitaire.
La nouvelle stratégie industrielle que présentera cette semaine la Commission européenne est l’occasion de tirer les conclusions qui s’imposent sur notre rapport à la mondialisation. Nous avons besoin d’une stratégie industrielle européenne forte afin d’assurer notre souveraineté et de relocaliser les chaines de production sur nos territoires.
Enfin cette crise, qui menace d’avoir des conséquences dramatiques sur l’emploi, doit aussi être l’occasion pour l’Union européenne de revoir son logiciel économique. Aujourd’hui seule la politique budgétaire permettra d’éviter une crise ; celle de la BCE ayant atteint ses limites depuis la crise de 2008. Il est temps de protéger les citoyens et de sortir du dogme de l’austérité. Cette crise démontre que nous avons besoin d’argent public et d’État providence, avec des moyens financiers suffisants dans les hôpitaux publics qui sont aujourd’hui en première ligne.