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Des engrais abordables en Europe oui, mais en respectant la biodiversité

Des engrais abordables en Europe oui, mais en respectant la biodiversité

Ce jeudi, le Parlement européen a adopté une résolution pour soutenir la Commission européenne afin d’utiliser les leviers efficaces pour que les engrais soient disponibles et abordables, dans le contexte de la guerre en Ukraine. En effet, la flambée des prix du gaz naturel provoquée par l’invasion des forces russes a fait ricochet sur des marchés des engrais azotés qui avaient déjà atteint des sommets avant l’agression voulue par M. Poutine.

 

« Bien sûr, il convient de garantir à nos agriculteurs un accès sécurisé aux engrais car il en va de notre sécurité alimentaire et des prix des denrées alimentaires, dans un contexte de forte inflation » rappelle Eric Andrieu. « Re-construire notre souveraineté alimentaire passe par le maintien d’une capacité de production d’engrais suffisante en Europe, c’est pour cela qu’il faut conserver les taxes anti-dumping aux importations et mettre en oeuvre au plus vite la taxe carbone aux frontières sur les engrais. De plus, afin d’assurer l’autonomie stratégique de l’Union européenne, il est indispensable de mettre en oeuvre le mécanisme d’achat commun sur les engrais afin de batir des alliances stratégiques avec des partenaires internationaux fiables ».

 

A l’inverse, Éric Andrieu, eurodéputé socialiste en charge des questions agricoles et environnementales s’élève contre les tentatives des Conservateurs et des Libéraux visant à obtenir des dérogations qui iraient à l’encontre de la protection de l’environnement et de la biodiversité : « Profiter de la situation actuelle pour obtenir des dérogations à la directive cadre sur l’eau n’est pas acceptable ! Les engrais organiques sont une richesse si la concentration de l’élevage n’est pas excessif : c’est pour cela qu’il me semble indispensable que l’on répartisse mieux les animaux d’élevage entre les régions. Le plafonnement à l’hectare des épandages d’azote devrait donc concerner à la fois les engrais minéraux et les engrais organiques si l’on veut réellement stopper les algues vertes sur les plages ».

 

Enfin, le député européen regrette le périmètre de cette résolution : « Compte tenu de l’inflation alimentaire qui touchent nos concitoyens et des crises alimentaires qui sévissent dans de nombreux pays en développement, j’ai l’impression qu’on prend le problème par le petit bout de la lorgnette. Il ne faut pas s’y tromper, le sujet n’est pas la disponibilité en aliment, mais on est au contraire face à un problème d’accès pour des consommateurs confrontés à des hausses de prix inédites. Aussi, je souhaiterais qu’on parle davantage de régulation des marchés et de lutte contre la spéculation mais aussi de stockage stratégique alimentaire, car les stocks sont l’arme la plus efficace contre les différentes formes de spéculation ».

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