L’eurodéputé socialiste Eric Andrieu souligne les lacunes du projet de réforme de la politique agricole commune voté aujourd’hui par la majorité conservatrice-libérale du Parlement européen. Il stigmatise le manque d’ambition en termes de durabilité et de protection environnementale de la Commission et de la droite européennes.
Bruxelles – Mardi 2 avril, la Commission Agriculture du Parlement européen a adopté (27+, 17-, 1abst.) le rapport de la conservatrice espagnole Herranz-Garcia sur les plans stratégiques de la politique agricole commune (PAC). L’eurodéputé Eric Andrieu et une majorité de ses collègues sociaux-démocrates ont voté contre le texte final : « J’ai voté contre le rapport Herranz-Garcia (PPE, ES) qui ne répond pas aux défis de la santé humaine, du climat et de la protection de notre environnement. C’est d’une révolution de notre politique agricole dont nous avons besoin, et non d’un statu quo jusqu’en 2025. »
En amont du vote, Eric Andrieu et 9 de ses collègues ont déposé un amendement de rejet de la proposition initiale de la Commission européenne « qui s’est limitée à une simple réforme administrative de la politique agricole commune, et ne prend en compte ni la crise agricole actuelle ni la remise en cause des aides couplées par la communauté internationale. »
Pour Eric Andrieu « Le texte adopté est dans la lignée des rénovations successives adoptées depuis 1992 : il favorise une agriculture productiviste au service de l’agro-industrie, et dont les citoyens ne veulent plus, au détriment des structures familiales, pourtant plus performantes en terme d’emploi et plus résilientes. »
Les socialistes s’insurgent, en particulier, contre un amendement porté par la droite ultralibérale et conservatrice et qui remet en cause l’interdiction des pesticides sur les Surfaces d’Intérêt Écologique (SIE) : « Un vrai scandale ! » pour Eric Andrieu, « alors que nous demandions plan stratégique d’envergure pour les protéines végétales en Europe, afin de renforcer l’indépendance de l’UE à l’égard des marchés extérieurs ». Avant d’ajouter : « Le texte voté est même inférieur aux propositions de la Commission européenne en matière d’environnement, déjà peu ambitieuses ! »
Deuxième point majeur de discorde : le plafonnement des aides limité à 100 000 euros sans dégressivité : « ce plafonnement va concerner que très peu d’exploitations » estime le Vice-président des sociaux-démocrates, qui avaient demandé de plafonner les paiements aux gros agriculteurs à 60 000 euros, tout en redistribuant les économies aux petits agriculteurs.
Enfin, pour Eric Andrieu, « cette réforme est un coup d’épée dans l’eau alors que nous disposons d’aucune assurance sur le budget de la future politique agricole commune ! »
« En tout état de cause, nous continuerons à lutter pour une PAC plus durable, en adéquation avec les attentes de nos concitoyens », conclut l’eurodéputé PS candidat à un nouveau mandat.
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