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Mercosur : L’Agriculture n’est pas une monnaie d’échange !

Alors que les pourparlers UE-Mercosur reprennent lundi 3 juillet, des eurodéputés français demandent l’exclusion des filières sensibles des négociations.

Bruxelles – Les négociateurs européens et sud-américains pour un accord entre l’UE et le Mercosur se retrouveront lundi à Bruxelles pour une semaine de négociations. Il s’agit du troisième round de négociations depuis le lancement de l’échange des offres entre l’UE et le Mercosur le 11 mai 2016.

Alors que le bloc sud-américain du Mercosur[1] espère signer un accord commercial avec l’Union européenne d’ici fin 2017, et que la position de la France et des 27 reste incertaine sur ce sujet[2], les eurodéputés sociaux-démocrates Eric Andrieu, Emmanuel Maurel, Jean-Paul Denanot et Louis-Joseph Manscour s’alarment de la tournure des négociations : « L’échange d’offre tarifaire, actuellement sur la table, est très déséquilibré. Il est incohérent de mettre dans la balance nos filières sensibles, alors que nos partenaires de négociation refusent d’ouvrir leur marché à nos intérêts offensifs comme les vins, les produits laitiers, l’orge et le blé dur. »

Les eurodéputés s’inquiètent notamment des répercussions potentielles de cet accord sur les filières de viandes de bœuf, de volailles et de porc, de l’éthanol et des sucres spéciaux. « La Commission européenne propose de réintroduire des contingents pour ces filières alors que les études d’impacts ont clairement démontré les dangers que représentent un tel accord pour ces secteurs sensibles. Une fois de plus, la Commission semble prête à utiliser l’agriculture européenne comme monnaie d’échange. Nous réitérons notre demande d’exclusion des produits sensibles du champ des négociations. »

« De telles précautions sont d’autant plus nécessaires que les révélations sur le scandale de la viande avariée brésilienne ont significativement entamé la confiance des Européens quant à la crédibilité du Brésil comme partenaire commercial », concluent les quatre députés européens.

Le Parlement européen interpellera la Commission européenne à ce sujet, jeudi 6 juillet à Strasbourg, lors de la session plénière.

 

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[1] Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay. Le Venezuela ne fait pas partie des négociations.

[2] Dans ses conclusions de vendredi, le Conseil européen « encourage les progrès réalisés dans toutes les négociations menées actuellement, y compris avec le Mexique, le Mercosur et la région Asie-Pacifique, en vue de la conclusion d’accords de libre-échange ambitieux et équilibrés, la réciprocité et les avantages mutuels constituant des principes directeurs. »

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