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Migrations en Méditerranée : relever un défi historique, mettre un terme aux tragédies

La Commission européenne a présenté, aujourd’hui, un agenda européen en matière de migration décrivant, d’une part, les actions immédiates à entreprendre et détaillant, d’autre part, un programme pour mieux gérer les migrations dans tous leurs aspects. Elle viendra le présenter devant les députés réunis en plénière à Strasbourg, mercredi 20 mai prochain.

La réunion extraordinaire du Conseil du 23 avril nous avait profondément déçus ; c’est pourquoi les eurodéputé-e-s socialistes et radicaux saluent le défi relevé par la Commission face aux tragédies à répétition qui nous interdisent le business as usual.

Il faut remarquer d’abord que la Commission s’attaque à l’ensemble du parcours migratoire, du pays d’origine au pays d’accueil, en passant par le pays de transit. Cela correspond à notre analyse qui veut que l’on s’intéresse aux court, moyen et long termes.

Parmi les mesures d’urgence qu’elle préconise en Méditerranée, la Commission propose des « quotas » pour répartir de façon équitable entre les États-membres les demandeurs d’asile déjà présents sur le territoire de l’Union. Avec des critères objectifs, il s’agit là d’un système durable et contraignant de répartition que nous souhaitons voir aboutir. La proposition d’un mécanisme européen de réinstallation, pour accueillir au sein de l’Union 20.000 réfugiés d’ici à 2016, est également un pas en avant. Il ne faudrait pas toutefois se limiter à cette seule ambition chiffrée.

Nous nous félicitons également :

  • du renforcement du Régime d’asile européen commun : les normes d’accueil et de procédure doivent devenir similaires en Europe de façon à mettre un terme à ce qui s’apparente à une véritable loterie selon l’Etat dans lequel un demandeur dépose son dossier ;
  • de la nouvelle Blue card proposée, à l’image de la Green card américaine : la migration économique est une chance, aussi bien pour l’économie européenne que pour les migrants.

Nous appelons les Etats membres à saisir l’occasion de construire une politique européenne commune responsable et solidaire, qui n’emprunte ni aux discours sensationnels de la peur, ni à ceux teintés d’angélisme. Mieux : il reste des améliorations à apporter. Sur le long terme, il faut davantage de voies sûres et légales pour les personnes ayant besoin d’une protection internationale, par exemple un système européen de visas humanitaires, en mobilisant les ambassades et consulats des Etats membres dans les pays tiers. Si la nouvelle Blue card est une bonne nouvelle, elle ne solde pas la question d’une politique migratoire ambitieuse : il est possible de dépasser les seuls travailleurs hautement qualifiés en envisageant d’autres formes de migration économique, quel que soit le niveau de compétence.

A chaque mesure, un seul objectif doit guider tous les responsables politiques : mettre un terme à la tragédie qu’endurent les enfants, les femmes et les hommes, qui fuient les conflits, les violences, les persécutions et la pauvreté.

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