Le quotidien Le Monde a publié, aujourd’hui, une enquête détaillée sur l’élaboration, par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la Commission européenne, du projet de réglementation sur les perturbateurs endocriniens.
Cette enquête confirme nos inquiétudes.
Pour mémoire, la Commission européenne a été condamnée en 2015 par la justice européenne pour son inaction en matière de perturbateurs endocriniens. Depuis, elle tente de passer en force en cherchant à modifier le règlement 1107/2009 à travers des actes d’exécution. Mise en minorité le 18 novembre dernier par les représentants des 28 États membres, la Commission a demandé aux experts du « Comité permanent des plantes, animaux, alimentation et aliments sur les pesticides » et du « Groupe sur les biocides » de leur soumettre des commentaires écrits avant le 30 janvier 2017.
Il serait temps que la Commission Juncker – qui se veut politique – cesse de s’abriter aveuglément derrière les experts de l’EFSA, aux mains du lobby industriel, et réponde enfin aux attentes de la société civile en matière de santé publique et de précaution.
Nous lui demandons de respecter à la lettre le vote du Parlement européen de 2009 sur le règlement pesticides et de traiter les perturbateurs endocriniens en tant que tels, et non comme des produits chimiques comme les autres. La Commission européenne et l’EFSA doivent respecter le choix politique du législateur.
Nous continuons d’exiger un véritable durcissement de la législation européenne. Rien ne peut ni ne doit primer sur la transparence, le principe de précaution, la protection de la santé des Européens et de l’environnement !