Dès mon entrée au Parlement Européen j’ai donné comme fil rouge à mon action l’introduction de davantage de justice et d’équité dans les dispositifs européens. Après les intenses négociations de ces derniers mois qui ont permis d’aboutir au vote du 23 et 24 janvier dernier en commission de l’agriculture, avec le vote et la poursuite des discussions au Conseil, cette semaine est cruciale. Elle devrait nous permettre de mettre en place une Politique Agricole Commune plus respectueuse des enjeux environnementaux, plus redistributive et plus équitable.
Entre autre sujets, je suis particulièrement fier d’avoir réussi à introduire en plein accord avec notre ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, dans un compromis, la notion de surprime des 50 premiers hectares. Le dispositif permettra aux Etats membres de soutenir davantage les exploitations de petites tailles et de rééquilibrer les aides au profit de ceux qui en ont le plus besoin. C’est une proposition phare du projet de réforme qui permettra de réorienter les aides des grandes cultures vers les zones défavorisées et le secteur de l’élevage.
Avec le même souci de justice et alors que la Commission Européenne a acté le principe d’un plafonnement des aides à 300 000 euros, qui ne concernerait que très peu d’exploitations, j’ai proposé et obtenu qu’un amendement visant à abaisser ce plafond à 200 000 euros, accompagné d’une très forte dégressivité, soit présenté en séance plénière. Il faudra convaincre une frange importante des députés pour réussir à rassembler une majorité. Si ce plafonnement était obtenu, en sus de la surprime aux 50 premiers hectares, jamais une réforme n’aura été aussi redistributive.
Enfin, en ce qui concerne le secteur spécifique de la viticulture, j’ai déposé un amendement visant à rétablir l’aide aux moûts concentrés afin de compenser le différentiel de coût entre les producteurs du nord de l’Europe qui utilisent le sucre de betterave, moins onéreux, et les viticulteurs du sud qui emploient ces moûts, dont les prix ne cessent de monter, ce qui pénalise fortement la viticulture méridionale.
Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne et l’extension de la codécision à l’agriculture, le poids des parlementaires européens dans le choix des orientations de la future politique agricole commune est devenu prépondérant. C’est un acquis démocratique évident qui nous oblige et nous responsabilise. Nous devons trouver les moyens et la volonté d’une vraie réforme. J’aurais l’occasion de m’exprimer plus précisément sur le résultat du vote au Parlement de ce mercredi 13 mars.