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Réfugiés : plus que jamais, la solidarité !

Les eurodéputés socialistes et radicaux ont déjà eu l’occasion de dénoncer le marchandage entre les 28 Etats membres et la Turquie (relire notre communiqué du 8 mars, « Un Sommet UE-Turquie : pour 3 milliards de plus » : http://www.deputes-socialistes.eu/un-sommet-ue-turquie-pour-3-milliards-de-plus/ ).

Lors du sommet européen d’hier, les dirigeants européens ont en partie corrigé le tir en réaffirmant certaines conditions que la Turquie devra respecter.

Néanmoins, de sérieux doutes subsistent sur de nombreux points :

– d’abord, sur la légalité, la mise en œuvre et le coût des retours des réfugiés vers la Turquie ;

– ensuite sur les réinstallations des Syriens depuis la Turquie : il suffit de voir les difficultés des Etats membres pour tenir leurs engagements en matière de relocalisation des demandeurs depuis la Grèce et l’Italie pour être sceptique…

– enfin, les engagements de l’Union européenne vis-à-vis de la Turquie posent problèmes, qu’il s’agisse du respect des critères pour la libéralisation des visas des ressortissants turcs ou la traçabilité des fonds européens déjà alloués.

Les eurodéputés socialistes et radicaux réaffirment qu’il est indispensable de déconnecter la question des réfugiés et celle de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Nous réaffirmons avec force que la liberté de la presse, le respect des droits humains, des droits des minorités et de l’Etat de droit sont des valeurs incontournables pour les Etats membres et ceux qui aspirent à rejoindre l’Union européenne.

Par ailleurs, il est capital que toutes les procédures qui seront mises en place respectent le droit d’asile et les dispositions de la Convention de Genève : le droit à un examen individuel, le droit de recours, ainsi que le respect des conditions d’application liées aux concepts de « premier pays d’asile » et de « pays tiers sûr ».

Les eurodéputés socialistes et radicaux redisent leur attachement au droit d’asile, à la protection des réfugiés et à la solidarité. Si les pays européens veulent sortir par le haut de cette situation sans renier les valeurs européennes, ils doivent mettre en pratique la solidarité entre les Etats membres pour accueillir celles et ceux qui fuient la violence, la solidarité avec les Etats qui prennent sur leur sol le plus grand nombre de réfugiés et la solidarité avec ceux-ci.

Enfin, alors que le printemps arrive, la route libyenne va de nouveau être utilisée par les passeurs, qui sont plus rapides que les chefs d’Etat et de Gouvernement pour faire évoluer leurs pratiques. Aussi, l’Union européenne doit rejeter le piège d’une Europe forteresse et ne pas renier ses valeurs. Plus que jamais, pour préserver le droit d’asile, elle doit ouvrir des voies d’accès légales et sécurisées pour les réfugiés, notamment par le biais d’une politique de réinstallation permanente et obligatoire.

Pour toutes ces raisons, nous plaidons pour une réponse européenne solidaire au défi migratoire (relire nos propositions du 4 septembre 2015, http://www.huffingtonpost.fr/pervenche-beres/aide-accueil-migrants-europe_b_8088404.html ).

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