Alors que le Gouvernement Philippe a dû faire du rétropédalage sur la question des néonicotinoïdes, les eurodéputés Eric Andrieu et Jean-Paul Denanot appellent au développement de la recherche et à une meilleure structuration de la filière apicole.
La mortalité atteint 80% des abeilles dans certaines ruches d’Europe et la France n’est pas épargnée. En France, ce taux est passé de 5 à 30 % entre 1995 et 2015. « C’est d’ailleurs, la chute inquiétante des populations de pollinisateurs qui a amené la Commission européenne à émettre en 2013 un moratoire de deux ans sur trois néonicotinoïdes, moratoire qui est en cours de révision » soulignent les eurodéputés Eric Andrieu et Jean-Paul Denanot qui ont obtenu la mise en place d’une action pilote de l’UE pour venir en aide à la filière apicole.
« Plutôt que de tergiverser sur les pesticides et de se défausser sur l’Europe, le Gouvernement français ferait mieux de développer la recherche et de structurer la filière apicole française », estime Eric Andrieu, Porte-parole des Sociaux-Démocrates européens sur les questions agricoles. Avant d’ajouter : « Il est essentiel que la France contribue à la création de 10 millions de nouvelles ruches sur la période 2016/2025 en Europe. »
« Les abeilles polonisent 84 % des cultures européennes et 4 000 variétés de végétaux. Favoriser le repeuplement de l’abeille est essentiel pour l’avenir de notre agriculture. C’est l’objet du projet pilote Restructuration de la filière apicole et recherche génétique dans la lutte contre la varoise qui devrait donner lieu à un appel à projet en juillet 2018 », poursuit l’eurodéputé du Limousin Jean-Paul Denanot. Il manque aujourd’hui 13 millions de ruches en Europe pour favoriser la pollinisation.
5 propositions
Outre l’interdiction stricte des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles, les deux eurodéputés socialistes appellent le gouvernement à :
1) Soutenir la révision du Règlement européen 1107/2009 en matière d’homologation des produits phytosanitaires et combler le vide juridique pour pouvoir faire condamner les multinationales de l’agrochimie, co-responsables du dépeuplement de l’abeille.
2) Mettre en place une stratégie européenne qui permette d’éradiquer le frelon sans recourir à l’utilisation massive de pesticides.
3) Amplifier l’effort de recherche sur les causes possibles de la disparition des abeilles et les possibilités de développer des populations plus résistantes.
4) Structurer la filière apicole en favorisant la professionnalisation des métiers de l’apiculture et de l’apidologie notamment par une formation diplômante.
5) Inciter les zones impactées à prendre des dispositions anticipées, sensibiliser les acteurs agricoles sur le rôle essentiel de l’abeille et les usages de précaution.
Contact presse :
Bureau Eric Andrieu : Raphaël Delarue, + 32 486 359 463
Bureau Jean-Paul Denanot : Julie Chupin, + 33 6 72 42 12 82