Cette semaine, la commission des budgets au Parlement européen a adopté un rapport sur les ressources propres, qui demande notamment l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dans un calendrier précis, ce dont se réjouissent les membres de la délégation de la gauche sociale et écologique.
« On a réussi à rassembler une large majorité en soutien à cette solution. Cette taxe sur les transactions financières permettrait de dégager 50 milliards d’euros par an pour un budget européen renforcé, au service de la santé, du climat et de l’emploi, sans demander un euro à la plupart des citoyens, ni aux budgets nationaux. Si les Gouvernements européens adoptent cette demande du Parlement, il sera alors possible d’investir dans l’isolation des bâtiments, dans des transports en commun de qualité et les énergies renouvelables, en générant des millions d’emplois », explique Pierre Larrouturou, député européen Nouvelle Donne et Rapporteur Général du Parlement européen pour le budget 2021. « Angela Merkel, sous l’impulsion des sociaux-démocrates allemands, en a fait une priorité de sa présidence : chiche ! Nous ferons tout pour obtenir une décision des gouvernements européens sur cette taxe, un réel tournant pour le projet européen, d’ici fin décembre. Je l’ai dit le 23 juillet devant Madame la Présidente von der Leyen, je suis rapporteur sur le budget mais je ne pourrai pas voter le budget s’il n’y a pas un engagement du Conseil sur une vraie taxe sur les transactions financières » ajoute l’eurodéputé.
Doter l’Union européenne de nouvelles ressources propres est essentiel pour que le prochain budget européen pluriannuel et le plan de relance soient à la hauteur.
« En plus d’une taxe sur les transactions financières, d’autres propositions historiques des socialistes figurent dans le rapport voté mardi : un impôt sur les sociétés européen doté d’une assiette commune consolidée pour freiner la course vers le bas, fiscalité du numérique, taxe carbone aux frontières, contributions sur les déchets plastiques, contribution du système d’échange de quotas d’émission de l’UE. Le Conseil doit entendre les demandes des citoyens européens que nous représentons » insiste Éric Andrieu, eurodéputé socialiste et vice-Président du groupe S&D.
« Avec le Parlement européen, nous souhaitons un calendrier juridiquement contraignant pour ces nouvelles ressources propres : dès le 1er janvier 2021 pour celles provenant de la contributions sur les déchets plastiques et du système d’échange de quotas d’émission de l’UE ; dès le 1er janvier 2023 pour celles basées sur les revenus perçus de la taxation des services numériques et sur un mécanisme d’ajustement à la frontière carbone ; dès le 1er janvier 2024 pour la taxe sur les transactions financières ; et enfin, à partir du 1er janvier 2026 pour celle basée sur l’impôt sur les sociétés. Les chefs d’État et de Gouvernement ont mis en danger le projet européen en procrastinant sur ce sujet central : il est temps de tuer la logique mortifère du juste retour en dotant l’Union européenne de nouvelles ressources propres. Nous sommes décidés à utiliser pleinement le pouvoir du Parlement pour l’obtenir : nous n’approuverons le budget pluriannuel de l’Union que lorsque les gouvernements européens se seront engagés sur ce calendrier et ces nouvelles ressources. » concluent les membres de la délégation.