La stratégie Farm to fork, ou en français de la fourche à la fourchette est au cœur du pacte vert européen. L’objectif est de rendre les systèmes alimentaires durables, équitables, de qualité et bien évidemment respectueux de l’environnement.
Nous devons repenser nos systèmes alimentaires en nous basant sur les leçons tirées de la crise sanitaire mais aussi des divers signaux d’alarme qui sont passés aux rouges ces dernières années. Au niveau environnemental, nos systèmes alimentaires actuels sont la cause de plus de 30 % des GES, de grande quantité de ressources naturelles sont prélevées et on constate un déclin constant de la biodiversité. Au niveau humain, ils ne permettent pas à de nombreux acteurs, les petits producteurs notamment, de vivre dignement, d’obtenir un revenu décent ou de bénéficier de moyens de subsistances équitables
Le projet Farm to fork s’inscrit donc dans ce contexte, celui du réchauffement climatique, de la réduction des GES, mais aussi de revalorisation de l’agriculture européenne et du travail de ses agriculteurs. Il est donc primordial de changer de modèle agricole et alimentaire, de transformer ces systèmes alimentaires vers une voie durable, tout en accompagnant les agriculteurs dans ces changements et en sensibilisant le public sur le but de ces transformations vitales.
L’agriculture de demain doit être plus vertueuse, moins chimique, plus respectueuse de la santé humaine et de l’environnement, de l’eau, des sols, de la biodiversité, des écosystèmes.
Cela passe par le recours à l’agro écologie, vers une agriculture biologique qui produise de la valeur et soit rémunératrice pour les agriculteurs, une agriculture pouvant s’appuyer sur des outils de régulation pour garantir le revenu des agriculteurs; cela passe également par une modification des règles de l’OMC.
Mais ce changement de modèle, pourtant indispensable pour toutes les raisons que je viens de donner, ne plaît pas à tout le monde. Le secteur de l’agro alimentaire, les lobbies de l’agro industrie et de l’agro chimie voudraient que rien ne change car ils profitent aujourd’hui largement du système. Pour eux, l’intérêt général n’est rien à côté de leur propre intérêt, pour autant que je puisse utiliser le terme propre devant cette attitude crasse. Depuis plusieurs semaines, ils mènent des campagnes de désinformation allant jusqu’à prétendre que le pacte vert européen provoquera la famine, c’est bien évidemment faux.
Le vote cette semaine au Parlement européen est donc une étape très importante pour construire le monde de demain et nous donner les outils pour répondre aux enjeux climatiques, de santé humaine, aux enjeux alimentaires. L’intérêt général doit l’emporter, et ce pour offrir un avenir aux générations à venir.